Mouvance Ratsiraka : lettre aux médiateurs

Publié le par Ny Marina

24 mai 2009  /  topmada.com
Neuilly, ce 22 Mai 2009

Leurs Excellences Messieurs les Facilitateurs,

Vous savez autant que personne mon engagement dont la constance le dispute au militantisme, en faveur de la paix, de la justice et de la démocratie dans le monde, et singulièrement à MADAGASCAR.
J’ai quitté le pouvoir en 1992 et en 2002 dans l’intérêt supérieur de la Nation Malgache, en évitant ainsi d’entraîner Madagascar dans le cycle infernal de la guerre civile et ou tribale, dont on sait comment cela commence, mais dont on en ignore l’issue.
J’ai toujours récusé tous les régimes de fait, toute forme de pronunciamento, ou de coups d’état institutionnel et militaire.
J’ai signé, fort de ce principe les accords d’ALGER.
J’ai toujours refusé la palinodie en matière politique.
J’ai refusé trois fois de participer à un coup d’état contre le Président Tsiranana et deux fois contre le général RAMANANTSOA.
J’ai récusé le coup d’état et les auto proclamations de Monsieur MARC RAVALOMANANA.
De la même façon, je récuse l’auto proclamation, le coup d’état et la politique du Fait accompli de Monsieur ANDRY RAJOELINA, que j’ai pourtant aidé au début de cette crise 2009.
A 72 ans, au jusant de ma vie, ce n’est pas aujourd’hui que je vais renoncer à mes principes. Je crois être un homme d’Etat, je ne serai jamais une péripatéticienne de la Politique.
C’est en conscience et avec toute la force de ma conviction, que j’ai œuvré à essayer de recoller les morceaux de l’Unité Nationale, et de recoller les lambeaux de la cohésion des Forces Armées Malgaches en conseillant à tous les amis d’œuvrer pour la réconciliation nationale et pour la réconciliation des Forces Armées Malgaches qui sera, j’espère, concrétisée à la fin de ce mois.
Je suis un homme d’Etat, intransigeant sur mes principes -dussé-je être impopulaire- car un homme d’Etat doit savoir être impopulaire quand l’intérêt supérieur du Peuple l’exige.

Aussi Excellences,
I/ Contrairement aux apparences, c’est dans l’intérêt supérieur de la Nation Malgache, de sa paix, de sa stabilité et de son unité, que j’ai demandé à ma délégation dite « mouvance RATSIRAKA » de suspendre sa participation à l’actuelle Négociation, car les conditions ne sont pas du tout réunies pour un dialogue serein, honnête et constructif.
Nous demandons au préalable, à ce que toutes les poursuites, décisions, condamnations judiciaires et ou administratives prises à l’encontre de mes partisans : élus, civils ou militaires, liées aux évènements de 2002 soient purement et simplement annulées et singulièrement celles qui sont à caractère politique, et ce avant toute véritable négociation de sortie de crise sincère et apaisée –afin que notre mouvance puisse dialoguer « d’égal à égal » avec les autres. J’ai pris cette initiative, pour éviter toute méfiance ou prévention sur une arrière-pensée éventuelle à propos d’un chantage ou un marché de dupes et ou léonin.
C’est une DECISION POSSIBLE ET HISTORIQUE que les 4 MOUVANCES peuvent signer tout de suite, elles qui sont appelées à signer une CHARTE (qui peut le plus, peut le moins). Les décisions prises à notre encontre ont été politiques, la Décision d’annulation DOIT ÊTRE POLITIQUE.

II/ Nous demandons aussi l’annulation pure et simple de l’ordonnance portant création du « CMDN » qui nous met devant le fait accompli, car le CMDN prévu dans la charte n’a pas encore été discuté, et encore moins paraphé ou signé par votre AREOPAGE. C’est un Fait du PRINCE, ou un OUKASE caractérisant les dictateurs.
Nous demandons enfin et instamment, que l’on nous distribue l’ensemble et la totalité du Projet de CHARTE afin que notre délégation puisse les lire à tête reposée et s’en imprégner, si une nouvelle négociation devait être entamée, au lieu de lire la « CHARTE » par petits morceaux.
En tout état de cause et DERECHEF, Nous récusons tout COUP D’ÉTAT, TOUTE AUTO PROCLAMATON et TOUT « DIKTAT » d’où qu’ils viennent.
Je vous demande, assuré de votre indulgence pour la longueur de cette lettre, d’accepter EXCELLENCES et Chers Frères l’assurance de ma très haute et fidèle considération.

Signée
Didier RATSIRAKA

P.S. Nos officiers et militaires en exil ne pourraient assister aux assises de réconciliation des Forces armées qu’après annulations des décisions iniques et politiques prises à leur encontre.

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