Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka suspendent les négociations

Publié le par Ny Marina

23 mai 2009

Alors qu’un projet d’accord sur des « principes » ouvrant la voie à un règlement de la grave crise politique à Madagascar semblait être sur les rails, Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka ont décidé ce samedi de suspendre les négociations.


 

Ce projet sur les « principes » prévoit notamment « la participation des anciens chefs d’Etat et du chef d’Etat de la transition à la prochaine élection présidentielle ». Il prévoit également « un statut spécial préservant la dignité et garantissant la sécurité des anciens chefs d’Etat », selon le communiqué des médiateurs de l’Union africaine (UA), de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’ONU. « Les discussions portent actuellement sur la composition et la clé de répartition des institutions de l’exécutif et du législatif de la transition », a relevé la médiation vendredi, soulignant également l’absence de consensus sur une amnistie. « L’idée d’une amnistie générale est en discussion pour les infractions liées aux évènements survenus dans des périodes restant à préciser », ont noté les médiateurs.

La question de savoir si un accord peut être signé et mis en œuvre est encore un grand point d’interrogation.


Didier Ratsiraka : les conditions ne sont pas du tout réunies

Dans une « lettre aux médiateurs » qui nous a été transmise ce samedi 23 mai, l’ancien président Didier Ratsiraka demande à ses représentants de quitter la table des négociations, car selon lui, « les conditions ne sont pas du tout réunies pour un dialogue serein, honnête et constructif ». La mouvance « Ratsiraka » précise et demande « au préalable, à ce que toutes les poursuites, décisions, condamnations judiciaires et ou administratives prises à l’encontre » de ses partisans, « liées aux évènements de 2002 soient purement et simplement annulées et singulièrement celles qui sont à caractère politique, et ce avant toute véritable négociation de sortie de crise sincère et apaisée ».

« J’ai récusé le coup d’état et les auto-proclamations de Monsieur Marc Ravalomanana, de la même façon, je récuse l’auto-proclamation, le coup d’état et la politique du Fait accompli de Monsieur Andry Rajoelina, que j’ai pourtant aidé au début de cette crise 2009 », déclare Didier Ratsiraka dans la lettre.


Marc Ravalomanana : retour comme « Président »

Du côté de Marc Ravalomanana, on pointe également les conditions dans lesquelles se déroulent les négociations. « D’un côté, on négocie, de l’autre, on perquisitionne » remarque les observateurs politiques, faisant allusion à la récente perquisition des militaires du régime Rajoelina, au domicile de Fetison Andrianirina, chef de la délégation des légalistes. Selon un média local, les émissaires sont par la suite allés protester auprès de Andry Rajoelina à propos de « l’insécurité généralisée dans le pays et de la rigidité de la position de ses représentants aux pourparlers ».

Samedi à Ankorondrano, Marc Ravalomanana a remis en cause l’utilité du nouvel accord qui selon lui favorise un « régime illégal ». Samedi, lors d’une intervention téléphonique devant ses partisans, il a également demandé à ses représentants d’interrompre les négociations, tant que la question de son retour comme « Président » et la libération des détenus politiques ne sont pas abordées.

Lors de ce rassemblement, les leaders légalistes ont par ailleurs réitéré l’ultimatum qu’ils ont lancé vendredi au régime de Rajoelina, pour la libération des prisonniers politiques.

« Ces prisonniers doivent être libérés avant lundi, dans le cas contraire nous serons contraints de prendre des mesures spécifiques à compter de mardi », avait martelé Alain Andriamiseza, vendredi, devant une foule survoltée.

Pour l’heure, nul ne sait quand reprendront les négociations, l’envoyé spécial des Nations Unies, Tiébilé Dramé et le représentant de l’OIF, Eden Kodjo, ont quitté Madagascar vendredi soir.

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